Pays-Bas

Wilhelmus van Nassouwe
Wilhelmus van Nassouwe

Wilhelmus van Nassouwe

Le Wilhelmus van Nassouwe (littéralement Guillaume de Nassau en néerlandais) est l'hymne national et royal des Pays-Bas. Chanté depuis 1574, il est considéré comme l'un des chants populaires les plus anciens au monde, bien que le texte de l'hymne national japonais soit plus ancien encore.

Le titre est souvent abrégé en Het Wilhelmus (littéralement Le Guillaume). Il existe aussi une version française, réalisée par le poète tournaisien Gabriel Fourmennois, et qui est populaire dans certains cercles orangistes en Belgique et au Luxembourg.

Le Wilhelmus tire son nom du premier mot de la chanson.

La première lettre des quinze couplets forment l'acrostiche « WILLEM VAN NASSOV » dans la version originale (« WILLEM VAN NAZZOV » dans la version actuelle), c'est-à-dire « Guillaume de Nassau ». De même, la première lettre des couplets forment acrostiche dans la traduction française de Gabriel Fourmenois : GVILAME DE NASSAU.

Le texte et la mélodie de la chanson sont remarquablement paisibles pour un hymne national. L'introduction initiale de la chanson, telle que reprise dans le recueil de chants des gueux (Geuzenliedboek) la qualifie de « nouveau chant chrétien ».

Le Wilhelmus aurait été composé entre 1569 et 1572. Son auteur n'est pas connu. L'air s'inspirerait de chants plus anciens, en particulier de Ô la folle entreprise du prince de Condé !, une chanson de soldats, populaire en France vers 1569. Aussi connue comme l'Air de Chartres ou encore la Marche du Prince, celle-ci relate le siège de Chartres par Louis Ier de Bourbon, prince de Condé et est attribuée à Christophe de Bordeaux, chantre des armées catholiques face aux huguenots. La mélodie en a été reprise par Adriaen Valerius. L'arrangement réalisé en 1932 par Walther Boer est aujourd'hui la version officielle de l'hymne.

L'auteur des paroles n'est pas connu. Elles ont d'abord été attribuées à Dirck Volkertszoon Coornhert. Parmi les auteurs à qui on a attribué les paroles, deux Bruxellois de naissance : Philippe de Marnix, baron de Sainte-Aldegonde et Balthazar Houwaert. D'après des analyses stylométriques, Mike Kestemont, Tim de Winkel, Els Stronks, et Martine de Bruin ont proposé de les attribuer à Petrus Dathenus.

En 1765, Mozart, âgé alors de neuf ans, entend le Wilhelmus. Il utilisera comme thème de sa Symphonie no 25 en sol mineur, composée vers 1773.

Le Wilhelmus ne devient l'hymne officiel des Pays-Bas que sous le règne de Wilhelmine, en vertu d'un décret du 10 mai 1932 remplaçant Wien Neêrlands bloed qui était l'hymne néerlandais depuis 1815.

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Paroles

Paroles officielles en néerlandaisTraduction en français
Wilhelmus van Nassouwe
ben ik, van Duitsen bloed,
den vaderland getrouwe
blijf ik tot in den dood.
Een Prinse van Oranje
ben ik, vrij onverveerd,
den Koning van Hispanje
heb ik altijd geëerd.

In Godes vrees te leven
heb ik altijd betracht,
daarom ben ik verdreven,
om land, om luid gebracht.
Maar God zal mij regeren
als een goed instrument,
dat ik zal wederkeren
in mijnen regiment.

Lijdt u, mijn onderzaten
die oprecht zijt van aard,
God zal u niet verlaten,
al zijt gij nu bezwaard.
Die vroom begeert te leven,
bidt God nacht ende dag,
dat Hij mij kracht zal geven,
dat ik u helpen mag.

Lijf en goed al te samen
heb ik u niet verschoond,
mijn broeders hoog van namen
hebben ‘t u ook vertoond:
Graaf Adolf is gebleven
in Friesland in den slag,
zijn ziel in ‘t eeuwig leven
verwacht den jongsten dag.

Edel en hooggeboren,
van keizerlijken stam,
een vorst des rijks verkoren,
als een vroom christenman,
voor Godes woord geprezen,
heb ik, vrij onversaagd,
als een held zonder vreden
mijn edel bloed gewaagd.

Mijn schild ende betrouwen
zijt Gij, o God mijn Heer,
op U zo wil ik bouwen,
Verlaat mij nimmermeer.
Dat ik doch vroom mag blijven,
uw dienaar t’aller stond,
de tirannie verdrijven
die mij mijn hart doorwondt.

Van al die mij bezwaren
en mijn vervolgers zijn,
mijn God, wil doch bewaren
den trouwen dienaar dijn,
dat zij mij niet verrassen
in hunnen bozen moed,
hun handen niet en wassen
in mijn onschuldig bloed.

Als David moeste vluchten
voor Sauel den tiran,
zo heb ik moeten zuchten
als menig edelman.
Maar God heeft hem verheven,
verlost uit alder nood,
een koninkrijk gegeven
in Israël zeer groot.

Na ‘t zuur zal ik ontvangen
van God mijn Heer dat zoet,
daarna zo doet verlangen
mijn vorstelijk gemoed:
dat is, dat ik mag sterven
met eren in dat veld,
een eeuwig rijk verwerven
als een getrouwen held.

Niet doet mij meer erbarmen
in mijnen wederspoed
dan dat men ziet verarmen
des Konings landen goed.
Dat u de Spanjaards krenken,
o edel Neerland zoet,
als ik daaraan gedenke,
mijn edel hart dat bloedt.

Als een prins opgezeten
met mijner heires-kracht,
van den tiran vermeten
heb ik den slag verwacht,
die, bij Maastricht begraven,
bevreesde mijn geweld;
mijn ruiters zag men draven
zeer moedig door dat veld.

Zo het den wil des Heren
op dien tijd had geweest,
had ik geern willen keren
van u dit zwaar tempeest.
Maar de Heer van hierboven,
die alle ding regeert,
die men altijd moet loven,
en heeft het niet begeerd.

Zeer christlijk was gedreven
mijn prinselijk gemoed,
standvastig is gebleven
mijn hart in tegenspoed.
Den Heer heb ik gebeden
uit mijnes harten grond,
dat Hij mijn zaak wil redden,
mijn onschuld maken kond.

Oorlof, mijn arme schapen
die zijt in groten nood,
uw herder zal niet slapen,
al zijt gij nu verstrooid.
Tot God wilt u begeven,
zijn heilzaam woord neemt aan,
als vrome christen leven,-
‘t zal hier haast zijn gedaan.

Voor God wil ik belijden
en zijner groten macht,
dat ik tot genen tijden
den Koning heb veracht,
dan dat ik God den Heere,
der hoogsten Majesteit,
heb moeten obediëren
in der gerechtigheid.
Guillaume de Nassau
je suis, de sang allemand,
à la patrie fidèle
je reste jusque dans la mort.
Un Prince d’Orange
je suis, franc et courageux,
le Roi d’Espagne
j’ai toujours honoré.

De vivre dans la crainte de Dieu
je me suis toujours efforcé,
pour cela je fus banni,
de mon pays, de mon peuple éloigné.
Mais Dieu me mènera
comme un bon instrument,
de telle manière que je retourne
dans mon régiment.

Si vous souffrez, mes sujets
qui êtes fidèles de nature,
Dieu ne vous abandonnera pas,
bien que vous soyez accablés maintenant.
Que celui qui aspire à vivre pieusement,
prie Dieu jour et nuit,
qu’Il me donne la force,
que je puisse vous venir en aide.

Vos âmes ni vos biens
je n’ai épargnés,
mes frères de haut lignage
vous l’ont aussi prouvé :
le comte Adolphe est tombé
en Frise, dans la bataille,
son âme, dans la vie éternelle,
attend le jour dernier.

Généreux et de haut lignage,
d’ascendance impériale,
élu souverain du royaume,
comme un pieux chrétien,
béni par la parole de Dieu,
j’ai, franc et intrépide,
comme un héros sans repos
risqué mon noble sang.

Mon bouclier et ma foi
Tu es, ô Dieu mon Seigneur,
ainsi en Toi je veux mettre mon espoir,
ne m’abandonne plus jamais.
Que je puisse néanmoins rester fidèle,
ton serviteur en toute circonstance,
chasser la tyrannie
qui me transperce le cœur

De tous ceux qui m’accablent
et sont mes poursuivants,
mon Dieu, veuille toutefois protéger
ton fidèle serviteur,
qu’ils ne me prennent pas au dépourvu,
dans leur furieux élan,
ne lavent pas leurs mains
dans mon sang innocent.

De même que David dut s’enfuir
devant Saül le tyran,
j’ai dû me lamenter
comme maint homme noble.
Mais Dieu l’a sublimé
libéré de tous les maux,
un royaume donné
en Israël très grand.

Après l’amertume je recevrai
de Dieu mon Seigneur cette bravoure
à laquelle me fait tant aspirer
mon royal tempérament :
c’est, que je puisse mourir
dans l’honneur en cette guerre,
conquérir un royaume éternel
comme un loyal héros.

Rien ne me m’inspire plus pitié
dans ma hâte à revenir
que de voir s’appauvrir
les biens des territoires du Roi.
Que les Espagnols te meurtrissent,
ô loyaux et doux Pays-Bas,
lorsque j’y pense,
mon noble cœur en saigne.

Comme un prince contraint
par mon acte de Dieu,
du tyran parjure
j’ai attendu le combat,
qui, retranché près de Maestricht,
craignait ma puissance;
mes cavaliers l’on voyait sillonner
très courageux ce champ de bataille.

Si telle la volonté du Seigneur
avait été en ce temps-là,
j’aurais bien voulu éloigner
de vous cette terrible tempête.
Mais le Seigneur là-haut,
qui régit toute chose,
qu’il faut toujours louer,
ne l’a point souhaité.

Très chrétiennement était motivée
mon âme princière,
inébranlable est resté
mon cœur dans l’adversité.
Le Seigneur j’ai prié
du fond de mon cœur
pour qu’Il me sauve,
établisse mon innocence.

Adieu mes pauvres agneaux
qui êtes en grand péril,
votre berger ne dormira pas
tant que vous serez dispersés.
Jusqu’à ce que Dieu veuille vous bénir,
acceptez sa parole divine,
vivez en fidèles chrétiens,
tout sera bientôt fini ici.

Devant Dieu je veux proclamer
et sa toute-puissance,
que je n’ai à aucun moment
dénigré le Roi,
ensuite qu’au Seigneur Dieu,
la suprême Majesté,
j’ai dû obéir
dans la droiture.